Janice Kielbassa est biostatisticienne à la plateforme bio-informatique de la fondation Synergie Lyon Cancer depuis 2012. Elle applique la modélisation mathématique à l’analyse des données de séquençage des ARN exprimés par les gènes permettant de mieux comprendre l’origine des cancers.

L’expérience de Janice Kielbassa dans le traitement des données de séquençage à ARN, dites « RNA seq » s’applique aujourd’hui aux projets de la plateforme bio-informatique Synergie Lyon Cancer. La jeune femme a aujourd’hui notamment pour mission de rechercher des mutations génétiques pouvant expliquer certains cancers au vu des données de séquençage et de comparer les expressions des gènes issus de tissus normaux et tumoraux. Elle aide également sa collègue Emilie Thomas pour la mise au point de pipelines permettant le traitement des données issues de puces à ADN.

Contrairement aux modèles expérimentaux, souvent abstraits et manquant de données de validation, nous travaillons ici sur des données issues de patients. Quand les projets touchent l’humain, c'est très stimulant pour moi.

Janice Kielbassa s’est toujours passionnée pour les mathématiques et la biologie humaine, « surtout son fonctionnement à ‘petite’ échelle, qui implique des gènes, des protéines et des hormones » , la bioinformatique réunissant ses deux champs d’intérêt. Dans le cadre de son Master 2 de bioinformatique de l’université Friedrich-Schiller d’Iéna en Allemagne en 2006, Janice Kielbassa a notamment effectué un stage portant sur la modélisation d’une sous-unité complexe de protéine, dont la malformation peut être observée lors de la transformation cancéreuse des cellules. Elle est ensuite venue en France pour passer un doctorat à l’université Claude Bernard Lyon 1, avec une thèse sur la modélisation mathématique dans le domaine de l’écologie : « En bioinformatique, les statistiques sont très importantes pour le traitement des données réelles ».

En 2010, Janice Kielbassa a mis à profit ces compétences en biostatistiques lors de son post-doctorat dans l’équipe BAMBOO* de Marie-France Sagot à Lyon. Elle y a procédé à l’analyse bioinformatique de données de séquençage à haut débit, notamment les événements liés aux ARN exprimés par le génome : « J’ai pu adapter les modèles que j’avais développés lors de ma thèse dans le domaine de la bioinformatique sur les données RNA seq ». 

Janice Kielbassa a fait connaissance avec Gilles Thomas et son équipe dans le cadre de tests de logiciels permettant de détecter des gènes qui s’expriment différemment lors de cancers pour le consortium Statomique, un réseau de bioinformaticiens et de biostatisticiens : « J'ai été attirée par leur thématique et leur travail de haute qualité, mais aussi par leur dynamisme, leur plaisir à travailler dans ce domaine et leur volonté d’apporter une pièce dans ce puzzle qu’est l’origine des cancers ». 


* Biology, Algorithmics and Mathematics, Besides Other Occupations